Mes recommandations concernant les T.C.A
L'adoption de la loi contre le gaspillage alimentaire marque un tournant dans la gestion des surplus alimentaires des grandes surfaces, en obligeant les magasins de plus de 400 m² à collaborer avec des associations caritatives pour redistribuer leurs invendus comestibles. Cette démarche vise à éviter la destruction massive de produits encore consommables en créant un circuit de récupération et de redistribution. Les produits donnés devront être pris en charge par les associations 48 heures avant leur date limite de consommation (DLC), assurant ainsi leur qualité et sécurité sanitaire pour les bénéficiaires. En contrepartie, les supermarchés bénéficieront d’avantages fiscaux, proportionnels aux quantités de denrées offertes, favorisant une dynamique d’engagement tout en allégeant le coût de ces actions.
Pour certaines grandes enseignes, comme Carrefour et Casino, déjà engagées dans des partenariats avec des banques alimentaires et associations caritatives locales, cette loi formalise et généralise une pratique en cours. Cependant, Héloïse Gaborel de France Nature Environnement (FNE) et Annie-France Looses, présidente de la Banque Alimentaire de Toulouse, soulignent que la pression pourrait principalement se répercuter sur les associations, qui devront renforcer leurs capacités logistiques pour absorber ces nouveaux flux d’invendus. La loi introduit aussi une hiérarchie des actions à respecter, priorisant la réduction des pertes en amont, puis la redistribution des surplus pour la consommation humaine et animale, avant d'envisager toute élimination des déchets.
La distinction entre DLC et DDM (date de durabilité minimale) revêt une importance capitale dans la lutte contre le gaspillage. Alors que la DLC impose un retrait strict des produits après expiration pour des raisons sanitaires, la DDM, indiquée par la mention "à consommer de préférence avant", reste plus souple : les produits peuvent être consommés sans risque après cette date, bien qu'ils puissent perdre en goût ou en valeur nutritionnelle. Cependant, cette différenciation reste floue pour de nombreux consommateurs, alimentant le gaspillage par des erreurs d’interprétation des dates. Caroline Seguin, diététicienne-nutritionniste, explique que ces dates peuvent parfois être trop prudentes, causant le rejet inutile de produits sans danger pour la santé. Des associations de consommateurs, telles qu’UFC-Que choisir, militent pour une meilleure clarté des mentions sur les produits, suggérant des formulations plus explicites comme "meilleur avant" et "ne pas consommer après" pour limiter les erreurs.
En dépit des obstacles logistiques et de compréhension, cette loi constitue une avancée vers une consommation plus responsable et un modèle de distribution alimentaire plus solidaire, qui pourrait marquer le début d'une dynamique de réduction du gaspillage dans tous les secteurs de la société.
Gaspillage : les hypermarchés en font des tonnes
Après avoir été rejeté par le Conseil Constitutionnel pour des raisons de procédure, le projet de loi de lutte contre le gaspillage alimentaire a été adopté par l'Assemblée Nationale puis par le Sénat début février. Aucune date n'a encore été fixée pour les décrets d'application, mais la grande distribution et les associations d'aide alimentaire s'y préparent déjà. Ils négocient actuellement une convention-type, qui pourrait être intégrée aux décrets d'application.
La principale mesure du projet de loi est une obligation pour les magasins ayant une superficie supérieure à 400 m² de signer une convention avec une association caritative, qui doit récupérer les produits comestibles retirés de la vente afin de les redistribuer. Les produits doivent être pris en charge par les associations 48 heures maximum avant la date limite de consommation (DLC), car la distribution de produits ayant dépassé leur DLC est interdite. Les dons seront défiscalisés en fonction de leur quantité. L'obligation de destruction des produits de marque distributeur, auparavant imposée par les producteurs aux enseignes, est supprimée ; afin de réduire le gaspillage. Enfin, la loi introduit une hiérarchie d'actions à mettre en place : «éviter le gaspillage à la source, rediriger les surplus vers la consommation humaine, à défaut vers la consommation animale, et se tourner vers la gestion de déchets, explique Héloïse Gaborel de France Nature Environnement (FNE). Le problème étant de savoir si la hiérarchie sera respectée.»
Parmi les grandes surfaces toulousaines, les avis divergent. Carrefour et Casino, seules enseignes à nous avoir communiqué des informations, expliquent que la lutte contre le gaspillage alimentaire est déjà une préoccupation pour leurs enseignes. Les marchandises arrivant à terme de leur DLC sont récupérées par la banque alimentaire de Toulouse ou les sections locales d'associations telles que le Secours Populaire ou la Croix Rouge. «La loi rend obligatoire une initiative qui existait déjà», confirme Héloïse Gaborel. La préparation en vue de l'entrée en vigueur de la loi est «d'une importance minime» pour ces enseignes. Concernant les coûts logistiques ou de main-d'œuvre causés par la loi : rien ne serait amené à changer à Toulouse, puisque le système est déjà rodé. La pression repose donc sur les associations, qui vont devoir augmenter leurs capacités, ce que confirment Héloïse Gaborel et Annie-France Looses, présidente de la banque alimentaire de Toulouse.
Les dates présentes sur les produits alimentaires sont de deux types : la date limite de consommation (DLC) et date de durabilité minimale (DDM), anciennement appelée date limite d'utilisation optimale (DLUO). La première est indiquée par la mention «à consommer jusqu'au», et la seconde «à consommer de préférence avant le/avant fin». Les produits comportant une DLC doivent être retirés de la vente une fois la date atteinte. «Les produits frais présentent un risque de désagrégation micro-organique, explique Caroline Seguin, diététicienne-nutritionniste. Il faut éviter d'en consommer. En revanche, les produits avec une DDM sont le plus souvent secs. Il peut y avoir une altération des particularités organoleptiques après la DDM, c'est-à-dire une perte de goût ou de nutriments, mais pas de risque sanitaire.» Les associations de consommateurs UFC-Que choisir et le CLCV dénoncent une dénomination peu claire et des dates fixées par les producteurs ou les interprofessions, et dans de rares cas par arrêté ministériel. Le CLCV préconise des mentions plus claires : «meilleur avant» pour la DLC et «ne pas consommer après» pour la DDM, ce qui est impossible à l'heure actuelle, cette dernière étant imposée par une directive européenne.