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L’iode, bien que présent en quantité infime dans notre corps, est essentiel au bon fonctionnement de la thyroïde, cette glande qui régule le métabolisme, la croissance, et même des aspects comme le sommeil ou la température corporelle. Une carence en iode peut avoir des répercussions importantes, notamment en entraînant des troubles de la thyroïde comme l’hypothyroïdie. Ce trouble se manifeste par divers symptômes : prise de poids, fatigue, chute de cheveux, ou encore peau sèche. En cas de déficit sévère, la thyroïde peut grossir pour compenser, provoquant un goitre, visible à la base du cou.
Une carence en iode est souvent liée à l'alimentation. Les besoins quotidiens en iode pour un adulte sont d’environ 150 µg, et les produits de la mer, tels que poissons, crustacés et algues, en sont les meilleures sources. En France, la carence en iode est rare, car notre alimentation est souvent enrichie en iode, notamment à travers le sel de table iodé. Cependant, certains groupes de personnes doivent être particulièrement vigilants : les femmes enceintes, par exemple, ont des besoins accrus en iode pour le bon développement du fœtus, et les fumeurs voient leur taux d’iode diminué par leur consommation de tabac.
Outre une alimentation pauvre en iode, d’autres facteurs peuvent augmenter le risque de carence. Les personnes vivant loin de la mer, comme les populations en montagne, peuvent être moins exposées à l'iode provenant des embruns marins. Les troubles hormonaux et les problèmes d’assimilation de l’iode constituent également des causes possibles. Dans les cas où une carence est soupçonnée, des analyses de sang et des examens de la thyroïde, comme l’échographie, permettent de confirmer le diagnostic.
Les conséquences d’une carence en iode sur la santé sont significatives. Chez les femmes enceintes, une déficience sévère en iode peut entraîner des complications comme un risque accru de fausse couche ou des malformations congénitales. Pour les autres, un manque chronique d’iode affecte le fonctionnement général de la thyroïde, ralentit le métabolisme, et peut provoquer une fatigue intense, un gain de poids et des troubles cardiovasculaires. Ces symptômes peuvent être insidieux, d’où l’importance de surveiller ses apports, surtout si des signes comme la prise de poids ou le goitre apparaissent.
Pour prévenir une carence, il suffit généralement de veiller à intégrer des sources d’iode dans son alimentation : sel iodé, poissons, crustacés et certains produits laitiers comme les fromages affinés. L’ajout d’algues alimentaires, telles que le wakamé ou le kombu, peut aussi contribuer de manière efficace aux apports. Les fumeurs sont également encouragés à intégrer ces aliments dans leur alimentation, car le tabagisme augmente les besoins en iode. Quant aux personnes qui suivent un régime végétalien, elles doivent être particulièrement attentives, car leur alimentation, sans produits de la mer ou d’origine animale, est souvent moins riche en iode.
En général, une alimentation équilibrée couvre les besoins en iode, et une supplémentation n’est nécessaire que dans certains cas spécifiques, comme la grossesse, ou sur recommandation médicale en cas de carence avérée.
Carence en iode : causes, symptômes, comment savoir ?
L'iode est un oligo-élément impliqué dans la synthèse des hormones thyroïdiennes. Il participe donc à la régulation de la thyroïde, une glande située à la base du cou qui contrôle de nombreuses fonctions comme la température, la croissance, le sommeil, la reproduction ou le métabolisme. Une carence en iode peut entraîner des symptômes comme une prise de poids, une chute de cheveux ou si elle est sévère, le développement d'un goitre (augmentation de volume de la glande thyroïde). Quels sont les symptômes d'une carence en iode ? Quel est le risque d'hypothyroïdie ? De prise de poids ? Comment augmenter son taux d'iode ? Avec quels aliments ? Conseils de Caroline Seguin, diététicienne-nutritionniste.
Les références nutritionnelles pour la population (RNP) en iode pour les adultes (dès l'âge de 10 ans) sont de 150 µg/jour, indique l'Anses. En deçà de cette valeur, on parle de carence en iode.
Dose minimal d'iode recommandée | Dose maximale d'iode recommandée |
---|---|
150 µg/jour (au-delà de 10 ans) | 600 µg/jour |
"Au XIXe siècle et au tout début du XXe siècle, la carence en iode était associée au crétinisme une pathologie qui est caractérisée par un retard mental et de croissance en rapport avec une insuffisance thyroïdienne, souvent accompagnée d'un goitre. Cette pathologie, qui n'existe plus aujourd'hui en France, concernait essentiellement les personnes qui habitaient loin du bord de mer, les montagnards par exemple. La cuillère d'huile de foie de morue, riche en iode, prise quotidiennement avant l'accès en classe, servait notamment à prévenir cette maladie, explique Caroline Seguin en préambule. En France, dans notre société actuelle, on n'observe quasiment plus de carence en iode, grâce à notre alimentation supplémentée (notamment le sel de table) qui compense largement nos besoins en iode. Cependant, quelques populations qui peuvent être concernées par la carence en iode, comme les femmes enceintes et allaitantes et les fumeurs, qui ont des besoins plus accrus en iode et qui doivent être un peu plus vigilants sur leurs apports en iode. La femme enceinte est quasiment systématiquement supplémentée en vitamines et minéraux (vitamines prénatales) et dans ce complexe-ci, il y a toujours de l'iode".
Il y a trois causes majeures d'une carence en iode :
On fait particulièrement attention aux carences en iode chez la femme enceinte car les conséquences sur le fœtus peuvent être dramatiques
"Une carence en iode peut entraîner une hypothyroïdie, caractérisée par une hypertrophie (augmentation de volume pouvant entraîner un goitre) de la thyroïde, ce qui va perturber la synthèse des hormones thyroïdiennes. Comme elle est grosse, la thyroïde devient hypoactive et a une fonctionnalité moindre. Elle n'est plus capable de synthétiser correctement les hormones thyroïdiennes en charge notamment de réguler le poids, l'humeur, la température corporelle, le rythme cardiaque...", liste notre interlocutrice. Dès qu'on observe un goitre chez une personne, on va réaliser un bilan sanguin et mesurer le taux en iode. Par ailleurs, "une carence en iode chez la femme enceinte favorise le risque de faire des fausses couches ou le risque de malformation congénitale. On fait donc particulièrement attention aux carences en iode chez la femme enceinte car les conséquences sur le fœtus peuvent être dramatiques", signale-t-elle.
Goitre multinodulaire : c'est quoi, comment le soigner ?
Conséquence de l'augmentation de taille de la glande thyroïdienne, le goitre n'est pas systématiquement malin. Quelles causes ? Comment le traiter ? Les réponses du Dr Emmanuelle Lecornet-Sokol, endocrinologue.
"Une carence en iode entraîne des modifications au niveau du métabolisme et donc des symptômes", prévient notre interlocutrice. Une thyroïde perturbée peut entraîner des symptômes comme :
Goitre : photo, symptômes d'une augmentation de la thyroïde
Le goitre se caractérise par l'augmentation du volume de la thyroïde, une glande dont le rôle est de réguler l'organisme. Comment reconnaître un début de goitre ? Quelles sont les causes de ce gonflement ? Quels traite
ments pour le diminuer ?
Le diagnostic d'une carence en iode est basé sur les analyses de sang. Une prise de sang permet de déceler un taux anormal de TSH. La présence d'un goitre fait également soupçonner une hypothyroïdie, potentiellement entraînée par une carence en iode. Dans ce cas, des examens d'imagerie (échographie, scintigraphie thyroïdienne) peuvent être effectués pour mesurer la glande thyroïde et détecter toute anomalie.
TSH : taux normal, élevé, bas, test, prise de sang
La thyréostimuline (TSH) est la première analyse demandée quand on suspecte une anomalie de la thyroïde. Comment comprendre le résultat de sa prise de sang ? Quel est le taux normal de TSH ? Pourquoi il est élevé ? Bas ?
Il n'existe pas de médicament pour soigner une carence en iode. "Pour augmenter son taux d'iode, il faut consommer davantage d'aliments qui en sont riches (voir ci-dessous). Aussi, pour les personnes qui habitent loin de la mer, il est conseillé, outre l'alimentation, de faire de temps en temps un lavage nasal à l'eau de mer (type Stérimar®) qui permet de nettoyer les muqueuses et d'apporter de l'iode à l'organisme", conseille notre diététicienne-nutritionniste.
Pour limiter le risque de carence en iode, on est vigilant à son alimentation. "En tête de liste, il y a le sel de table. Ensuite, les produits les plus riches en iode sont évidemment les produits de la mer (poisson, fruits de mer, algues (comme elles sont déshydratées et séchées, elles n'ont plus d'eau et sont plus concentrées en sel) à saupoudrer sur une salade ou une soupe par exemple) mais également en seconde source, les fromages à pâte dure (le fait d'être affinés entraînent une déperdition d'eau et donc une concentration de matière, notamment de sel)", indique notre interlocutrice.
► Choisir du sel marin : "la législation française n'impose pas au sel de table d'être marin (s'il n'est pas marin, le sel de table n'apporte que peu d'iode). Néanmoins, les sels de table que l'on trouve dans les magasins de consommation courante sont des sels marins et donc iodés. Il est donc utile de vérifier l'origine marine du sel de table que l'on achète
", conseille Caroline Seguin.
► En général, on consomme 2 g de sel (ajouté) par repas, soit 4 g de sel entre le déjeuner et le dîner (≈ 80 µg d'iode). On couvre ainsi environ la moitié de nos besoins journaliers en iode (à quoi s'ajoutent les minéraux contenus naturellement dans les aliments).
► Globalement, tous les fruits et les légumes contiennent moins de 20 µg d'iode pour 100 g.
Aliment | Teneur en iode (en µg/100 g) - source : tableau Ciqual de l'Anses |
---|---|
Sel de table | 2000 (soit 20 µg pour 1 g) |
Foie de morue | 500 |
Eglefin | 260 |
Crevettes | 250 |
Moules | 200 |
Cabillaud | 130 |
Huître | 100 |
Fromage de brebis | 125 (pour une portion de 25 g = 31 µg) |
Parmesan | 90 (pour une portion de 25 g = 22 µg) |
Féta | 80 (pour une portion de 25 g = 20 µg) |
Œuf | 50 |
Algue Kombu japonais | 236 000 (en général on mange une portion de 10 g d'algue) |
Algue Fucus | 40 000 |
Algue Wakamé | 19 100 |
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Les fumeurs sont invités à consommer
davantage de produits riches en iode
"Hors grossesse, il n'y a pas d'intérêt à se supplémenter en iode.
Dans notre alimentation (pour une bonne partie industrielle) d'aujourd'hui, les besoins en iode sont généralement suffisamment couverts. Peu de personnes mangent des produits 100% bruts et même si on ne mange que des produits bruts, rien que le sel ajouté permet de couvrir une bonne partie des besoins en iode, conclut notre interlocutrice. De même, les fumeurs sont invités à consommer davantage de produits riches en iode (des algues par exemple) plutôt que recourir à des compléments alimentaires. Chez une personne qui a un goitre, le médecin peut prescrire, en injection ou en ampoule, une supplémentation en iode mais dans ce cas, il s'agit d'une indication médicale".
Merci à Caroline Seguin, diététicienne-nutritionniste.