Mes recommandations concernant les T.C.A
Lorsque j’ai découvert l’article sur le lucuma, ce fruit sucré aux vertus nutritionnelles impressionnantes, j’ai immédiatement pensé à ses implications potentielles dans le cadre des troubles du comportement alimentaire. En tant que professionnelle spécialisée dans les comportements alimentaires, je ne peux m’empêcher de faire le lien entre ce type d’alternative sucrante et les différentes formes de TCA, telles que l’hyperphagie boulimique, l’anorexie mentale ou encore l’hyperphagie simple.
Le lucuma, par sa richesse en nutriments – fer, bêta-carotène, calcium, vitamine B3 – et son faible niveau de transformation, se distingue des sucres raffinés que l’on retrouve majoritairement dans les produits ultra-transformés, souvent consommés en excès dans les phases d’hyperphagie ou d’hyperphagie boulimie. Ces crises, caractéristiques de nombreux troubles du comportement alimentaire, surviennent fréquemment en réponse à un mal-être émotionnel, un stress intense ou une restriction alimentaire prolongée. Or, les aliments riches en sucres simples sont particulièrement ciblés durant ces épisodes, car ils procurent un apaisement immédiat, bien que temporaire.
Ce que j’apprécie dans cet article, c’est la mise en avant d’un produit sucrant plus naturel, moins inflammatoire, et qui apporte un intérêt nutritionnel réel. C’est un point essentiel dans l’accompagnement nutritionnel des personnes souffrant de troubles alimentaires. Par exemple, dans l’anorexie mentale, où la peur des calories et la méfiance vis-à-vis du sucre sont omniprésentes, proposer un sucrant comme le lucuma – riche en micro-nutriments et bénéfique pour le système nerveux – peut constituer une porte d’entrée vers la réconciliation avec l’alimentation plaisir.
De même, dans le cadre du traitement de l’hyperphagie, je travaille souvent sur la qualité nutritionnelle des aliments consommés lors des repas comme en dehors. Le lucuma peut alors être intégré à des préparations maison comme alternative ponctuelle au sucre blanc, dans une démarche de réappropriation du goût, de la texture, et de l’acte de manger en pleine conscience. Attention toutefois : le but n’est jamais de diaboliser les autres sucres ni de chercher à tout prix des produits « miracles ». Le lucuma n’est pas un remède à l’hyperphagie, ni un traitement des troubles comportement alimentaire à lui seul, mais il peut s’inscrire dans un processus plus global de rééquilibrage.
Je pense aussi aux personnes souffrant d’anorexie boulimie, où alternent des phases de contrôle rigide et de perte de contrôle alimentaire. Introduire des produits comme le lucuma, plus riches et rassasiants, peut participer à réguler certaines compulsions. Il ne s’agit pas seulement d’un choix nutritionnel, mais d’un véritable outil thérapeutique dans l’approche comportementale.
En conclusion, cet article sur le lucuma met en lumière un ingrédient aux vertus multiples, qui, bien que consommé avec modération, peut soutenir le travail que nous faisons autour des troubles du comportement alimentaire. Qu’il s’agisse d’anorexie, de boulimie, d’hyperphagie ou de troubles alimentaires non spécifiés, chaque pas vers une alimentation plus consciente, plus apaisée, est un progrès. Le lucuma ne résout pas les TCA, mais il peut en être un allié discret, riche en symbolique et en nutriments.
Connaissez-vous le lucuma, ce fruit sucré aux multiples propriétés santé ?
Le lucuma est un petit fruit d'origine péruvienne au goût proche du sirop d'érable. Il est souvent utilisé en poudre comme alternative au sucre blanc grâce à ces nombreuses propriétés nutritives.
Le sucre présent dans les aliments contribue grandement à faire fonctionner notre cerveau et à nous donner de l’énergie. Et quand vous souhaitez adoucir le goût d’un gâteau maison, d’un yaourt ou de votre café, vous utilisez probablement du sucre blanc raffiné. Pourtant, parmi tous les produits sucrants, ce dernier présente très peu de valeurs nutritives. D’ailleurs, peut-être l’avez déjà remplacé par des alternatives - a priori - plus saines, comme le sucre roux, le sirop d’agave ou encore la stévia. Parmi ces produits de substitution, un petit nouveau tente de se faire une place sur les étagères des épiceries : le lucuma. Originaire de la cordillère des Andes, et plus spécifiquement du Pérou, ce petit fruit à la chaire orangée fait partie de la famille des sapotaceae, des arbres ou arbustes à feuilles persistantes qu’on trouve dans des zones tropicales.
Son goût, proche du sirop d’érable, en fait un ingrédient très populaire pour les pâtisseries ou les glaces en Amérique latine. Mais en Europe, il est davantage disponible sous forme de poudre, qui constitue un remplaçant de choix au sucre raffiné.
Caroline Seguin est diététicienne-nutritionniste, spécialiste des comportements alimentaires, elle nous éclaire sur les nutriments que renferme le lucuma.
Un fruit riche en vitamines et en antioxydants
Et c’est la couleur de l’intérieur de ce petit fruit qui renferme des indices sur ces propriétés : “il est riche en bêta-carotène, qu’on retrouve dans le pigment orange de la carotte, ou dans celui du beurre, par exemple”, commence la spécialiste.
Or, celle-ci est un précurseur de la vitamine A, c'est-à-dire que notre organisme se sert de cette molécule pour fabriquer cette vitamine. Or, celle-ci a de nombreuses fonctions, mais elle joue un rôle particulièrement important pour la vue — d’où l’idée que les carottes peuvent améliorer notre vision.
Mais ce n’est pas tout, la vitamine A, participe aussi au développement et à la croissance des cellules, au renouvellement des tissus, ainsi qu’au maintien du système immunitaire, rappelle l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses).
À ce titre, le lucuma renferme des propriétés antioxydantes importantes, une action qui lutte contre la prolifération des radicaux libres. Ces derniers sont une substance toxique naturellement produite par l’organisme, à l’origine du vieillissement et de l'apparition de certains cancers.
De plus, ce petit fruit est également riche en vitamine B3, parfois connu sous le nom de niacines, un nutriment qui oeuvre au bon fonctionnement du système nerveux et peut avoir une action anti-inflammatoire. Or, au contraire, le sucre blanc est connu pour être inflammatoire.
Le lucuma, un sucrant sain
Une autre de ses particularités est sa richesse en fer, souligne la nutritionniste : “le sucre blanc contient 0,08 milligramme de fer pour 100 grammes de produits, détaille-t-elle, avec le lucuma, ce chiffre monte à 5 milligrammes”.
Et c’est d’autant plus surprenant que les produits sucrés ne contiennent généralement pas de quantité importante de ce nutriment. Bien que manger régulièrement de ce fruit ne vous suffira pas à obtenir votre apport journalier en fer, il peut aider à l’atteindre.
Et ce, particulièrement pour les personnes végétariennes et véganes, qui tendent à en consommer moins. Pour ces dernières, le lucuma a également l’avantage de renfermer une bonne quantité de protéines, indique l’experte.
Alors que le sucre blanc n’en contient pas, et que le sucre roux compte 0,12 gramme de protéines par 100 grammes, le fruit péruvien contient 5 grammes de protéines par 100 grammes. Il peut aussi être intégré à une routine alimentaire comme source de protéine végétale.
Enfin, le lucuma est bien plus riche en calcium que les autres produits sucrants. À quantité égale, il en contient 10 fois plus que le miel, et 20 fois plus que le sucre blanc. En cause, le processus de raffinage du sucre qui élimine la mélasse, alors que c’est cet ingrédient qui contient les sels minéraux.
À consommer avec modération
Si le lucuma est très intéressant pour sa composition par rapport aux autres sucrants, il ne s’agit pas de compter sur ce fruit pour combler tous vos apports journaliers. Pour ce faire, il faudrait en manger une quantité astronomique, or cela ne pourrait être recommandé pour votre santé, car sa concentration en sucre reste élevée.
D'ailleurs, sa consommation n’est pas recommandée aux personnes diabétiques, ou à celles qui souhaitent perdre du poids, puisque les apports caloriques du lucuma sont quasiment les mêmes que ceux du miel et des sucres blanc ou roux.
Toutefois, si vous souhaitez goûter, sa poudre se retrouve dans les épiceries bio, ou se commande sur internet. La spécialiste recommande néanmoins de le déguster de manière occasionnelle. D’une part, en raison de son prix plutôt onéreux (environ 50€ pour un kilogramme), et de plus en raison de son empreinte carbone élevée puisqu’il doit nécessairement être importé du Pérou, n'étant cultivé que dans son pays d'origine.