Top Santé du 29 juillet 2024

Mes recommandations concernant les T.C.A

Cet article sur l’Airfryer et la cuisson « plus saine » soulève des questions essentielles qui résonnent fortement avec les troubles du comportement alimentaire (TCA). Que ce soit dans l’anorexie mentale, l’hyperphagie boulimique ou l’hyperphagie tout court, la notion de « santé » est souvent déformée, devenant une obsession du contrôle plutôt qu’un véritable équilibre.

 

L’Airfryer est présenté comme une alternative permettant de manger « moins gras », avec des frites contenant moins de calories. Mais est-ce vraiment l’enjeu principal ? Dans l’anorexie boulimie, par exemple, la peur des calories et des matières grasses peut conduire à des choix alimentaires stricts, voire restrictifs. L’idée qu’un aliment soit « meilleur » simplement parce qu’il est allégé peut encourager une vision dichotomique de l’alimentation : le bon vs le mauvais, le sain vs le toxique. Or, c’est précisément cette rigidité qui alimente le trouble alimentaire.

 

À l’inverse, dans le cadre de l’hyperphagie, le fait d’avoir accès à des aliments perçus comme « plus sains » peut donner l’illusion que leur consommation excessive est sans conséquence. Une personne souffrant d’hyperphagie boulimie pourrait ainsi se rassurer en consommant plus fréquemment des frites cuites à l’Airfryer, pensant qu’elles sont inoffensives. Or, la question du trouble comportement alimentaire ne se résout pas par un simple changement de méthode de cuisson, mais par un travail en profondeur sur la relation avec la nourriture.

 

L’article met aussi en lumière un point crucial : la tentation de remplacer un aliment par une version allégée et de le consommer plus souvent. Ce phénomène est fréquent chez ceux qui souffrent d’un trouble du comportement alimentaire. Au lieu de s’autoriser une portion de vraies frites avec plaisir et modération, on peut se retrouver à consommer de grandes quantités d’un substitut, sans pour autant répondre au besoin initial. Ce cercle vicieux est typique des troubles alimentaires : l’interdiction et la restriction finissent par provoquer une compulsion.

 

Autre aspect intéressant : la question des risques pour la santé. L’article mentionne la dégradation des acides gras à haute température et la présence de polluants dans le Téflon. Ces éléments peuvent être particulièrement anxiogènes pour des personnes souffrant de TCA, qui développent parfois une peur excessive des aliments transformés ou des dangers alimentaires supposés. Cette obsession peut mener à l’orthorexie, une forme de trouble alimentaire où seule une alimentation perçue comme « pure » est acceptée, au détriment de la diversité et du plaisir de manger.

 

Finalement, cet article met en évidence une chose essentielle : la « santé » ne se résume pas à un chiffre sur une étiquette nutritionnelle ou à la manière dont un aliment est cuit. Ce qui compte, c’est notre rapport à la nourriture. Dans le cadre d’un trouble alimentaire, qu’il s’agisse d’anorexie, d’hyperphagie ou de boulimie, la solution ne se trouve pas dans un Airfryer ou dans la suppression d’une cuillère d’huile. Elle réside dans une approche bienveillante et apaisée de l’alimentation, où le plaisir et l’équilibre remplacent la culpabilité et le contrôle excessif.

Est-ce vraiment plus sain de cuisiner au Airfryer ?

Vous lorgnez sur les Airfryer, ces friteuses sans huile, afin de faire des frites moins grasses ? Mais est-ce réellement plus sain ?

AIR FRYER

Airfryer est une gamme de friteuses permettant de faire frire des aliments sans huile, ou avec seulement une cuillère à soupe d'huile. Ces appareils, qui se déclinent également chez d'autres marques, fonctionnent avec une cuisson à air chaud. Une diététicienne nous donne son avis.

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Un appareil qui comporte plusieurs avantages

 


Pour Caroline SEGUIN, diététicienne nutritionniste et comportementaliste alimentaire, l’Airfryer peut avoir son intérêt si l’on n’a pas de four, que l’on vit seul ou à deux et que l’on manque de place. « Cet appareil est petit, ça peut remplacer un four si on n’en a pas et qu’on a un petit espace, il existe même une version nomade. Par contre, l’Airfryer a une petite capacité, c’est pour 2-3 personnes, donc des étudiants, des personnes célibataires ou des couples, ou si on veut faire frire quelque chose pour l’apéritif. »

 

Côté diététique, les frites faites à l’Airfryer sont un peu moins caloriques que les frites classiques, 200 kcal contre 285 kcal pour 100 grammes de frites, et donc un peu plus saines. « Mais ce n’est pas non plus extraordinaire » souligne la diététicienne. « Si l’on s’intéresse à l’aspect calorique, il vaut mieux faire des pommes de terre rissolées dans une poêle avec un fond de matière grasse, cela ne représente que 135 kcal. »

 


Mais aussi de nombreux inconvénients

 


L’Airfryer fonctionne avec une cuisson à air chaud pulsé à haute température, allant jusqu’à 180-200 degrés Celsius. « C’est un point négatif », rappelle Caroline Seguin, « car au-delà de 180 degrés, des agents de dégradation alimentaire se créent sur les acides gras, et à l’intérieur il y a des peroxydes considérés comme cancérigènes. On rencontre le même problème avec une friteuse traditionnelle. » De plus, les parois des friteuses sans huile sont généralement en Téflon, une matière qui, on le sait
désormais, contient des polluants éternels. « Cela pose une question écologique, éthique et morale. Mais on suspecte aussi le Téflon d’avoir un impact cancérogène, et des perturbateurs endocriniens même s’il n’y a pas encore eu d’études randomisées à ce sujet. »

 


Les recommandations de la diététicienne

 


Friteuse avec ou sans huile, que faut-il donc choisir ? « Je trouve le four traditionnel, en chaleur tournante et grill, plus intéressant. Il présente des avantages similaires à l’Airfryer mais on peut l’utiliser totalement sans huile, alors que l’Airfryer nécessite tout de même un fond d’huile dans son utilisation. » Et si l’on veut absolument se faire de bonnes frites de temps à autre, Caroline Seguin recommande d’utiliser une friteuse traditionnelle. « Il vaut mieux faire de vraies bonnes frites de temps en temps que des frites sans huile plus souvent, on risque d’en consommer trop régulièrement. Ou sinon des pommes de terre rissolées dans la graisse d’oie ou de canard, ou encore une purée de pommes de terre que l’on écrase et cuit dans le four sous forme de galettes. »

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